Monday, October 6, 2008

Métamorphose

Je ne sais pas à qui j'écris mais mes mains tremblent et pour oublier il a fallu que je me mette à taper, le vacarme simplement des mots qui tombent goutte à goutte me tient éveillée, enterre les gémirs insistants de mes plantes qui se fanent. Moi machine à avaler de la théorie sur le plancher de ma salle de bain les yeux gonflés d'avoir vomi, moi je parle avec mes doigts devant mon miroir sale et j'espère que mes voisins m'entendront, agaçant testament qui bourdonne derrière la douce mélodie d'une guerre en direct.

Mes lèvres vermillon éventrent mes joues blanchies à la chaux, mes angoisses revenantes figées en nô m'écartèlent les paupières. Ce que je vois, personne ne l'a vu. Ce n'est pas ça, c'est autre chose. On n'arrive pas à le nommer.

J'ai l'utérus trituré encore il y avait si longtemps, si longtemps. Les orteils tordus par la douleur. Chaque fois je me demande si c'est cette fois, si enfin je vais muer, si je vais sentir mes os se dissoudre sous ma peau et se reformer en quelque chose d'autre, quelque chose de familier. J'attends, un jour, par la force des choses, il faudra bien qu'il me pousse des ailes.

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