Wednesday, June 2, 2010

Aconceminhoketchose, vol. 1

Maudite marde, Clarence.

J'ai eu encore une autre raison de penser à toi ce matin. Câlisse que j'm'en s'rais passé, par exemple!

Tsé, ta série de textes plus dégueulasses les uns que les autres? Aconcemenhito ou je l'sais pas c'était quoi ton espèce de titre en pseudo-jargon j'te gage tellement inventé... Bon. Ben avec tes parasites pis tes desquamations, pis tes cennes qui te sortent du cul, t'as dû contaminer pas seulement mon espace mental mais la dimension dans laquelle je vis, parce que depuis deux semaines j'ai des histoires de poubelles plus atroces les unes que les autres et c'est dans ton blogue que ça va ces affaires-là, pas chez nous mais dans ton blogue, j'apprécierais que tu les gardes là et que tu viennes pas les domper chez nous.

J'te raconte.

Y'a deux semaines, ma poubelle puait. Mais tsé puait là, je sais que c'est normal que ça pue une maudite poubelle, après tout c'est pas du pot-pourri à la paparmane qu'on met là-dedans à longueur de journée mais là le vocable approprié c'était vraiment "schlinguer" en réalité. Maudite haleine de vieille poubelle qui a mangé de la grosse viande du câlisse. Alors je l'ai vidée, frottée jusque dans le fond (c'est une poubelle de 30 litres, de sorte que quand tu la frottes jusque dans le fond c'est vraiment parce que tu veux parce que ton bras est comme juste assez long pour que quand t'atteins le fond t'as le menton accoté sur le rebord, oui oui le rebord qui recueille les revolures de jus de déchets pis toute pis toute), donc je l'ai frottée jusque dans le fond avec une vieille guénille pis du poushe-poushe Hertel, je l'ai laissée sécher dans le fond de ma baignoire pis en revenant le soir je l'ai toute rhabillée avec un beau sac en plastique noir pis je me suis dit qu'on avait fait la paix.

Le lendemain, mon ami Dominic vient souper. J'me souviens plus qu'est-ce qu'on s'est fait à manger mais je me souviens par contre que juste au moment où je pensais qu'il allait me dire que mes talents de cuisinière étaient un Everest pour tous les aspirants chefs de la terre, ce qu'il m'a balancé par la gueule c'était plutôt "Mo, tu trouves pas que ça sent la poubelle icitte?" Pis quand j'y repense je me rends compte que toute la journée je l'avais sentie, la poubelle, j'avais comme humé du bout des narines son fumet-guerilla pis j'avais enfoncé toute ça dans mon inconscient en me disant que j'avais fait toutes les étapes requises, que j'avais même accoté mon menton sur son jus de déchet, que selon le raisonnement le plus logique qui soit l'odeur devait venir de... je sais pas moi, de ma tête ou de mon chien ou de chez ma voisine (que tu connais et qui est bien charmante et dont les poubelles ne puent pas comme tu t'en doutes certainement. Après tout, il n'y a que les poubelles des gens pas bien qui puent, pas vrai?).

Alors cette fois le grand ménage de poubelle, j'ai refait mon frottage comme je l'avais fait la première fois malgré le fait que cette méthode avait été déclarée non-efficace par une démarche scientifique incluant même un CQFD. Mais ensuite, je l'ai remplie d'eau et j'ai versé vraiment trop de gros Hertel concentré dedans, le genre de concentration pour laquelle ils mettent un petit logo avec une main de squelette dessus. Je me suis dit advienne que pourra, pis si elle fond ce sera tant mieux. Elle a passé encore une nuit dans la baignoire, comme un chum puni, avec son contenu toxique qui je l'espérais lui grugeait l'intérieur. Le lendemain, vidée, je l'ai foutue sur le balcon la gueule ouverte pour qu'elle se sèche les dents, et le soir je lui ai remis sa nuisette, et je me suis dit ça y est, elle a compris que je suis sérieuse. C'est normal à l'adolescence de tester les limites, mais cette fois-ci ça va, je lui ai montré qui est le maître, la paix est revenue.

Pis ce matin. Oh tabarnak, ce matin. Là, c'est le full-blown-teenage-freakout. Ça schlinguait depuis hier soir, mais hier soir c'était une très belle soirée pis franchement j'avais pas envie de la gâcher en dealant avec ce qui pouvait bien se cacher dans ma poubelle rebelle. Alors, c'est ce matin que j'ai décidé d'ouvrir la boîte de Pandore, avant mon déjeuner que d'ailleurs je mange en écrivant ceci en me demandant à la fin de quoi je vais me rendre en premier, le déjeuner ou le récit, mais que peu importe la réponse la conjonction des deux va faire que ça va être potentiellement pénible. J'ai donc ouvert ma poubelle, à peine à moitié remplie (30 litres, on s'en souvient, pis après tout c'est peut-être ça le problème?), et premier assaut sur ma personne, quand j'ai pogné la poignée de métal qui sert à sortir le contenant de plastique de son contenant de métal, y'avait du jus mais du jus! Du jus qui, un ami m'a-t-il dit, se nomme "lixiviat", c'est presque joli, ça sonne comme un aqueduc romain ou quelque chose. Ledit lixiviat m'a donc non seulement attaqué la main, mais il a décidé de me juter partout dessus, moi qui sortais tout juste de la douche et qui venais à peine d'enfiler le meilleur candidat dans le compromis t-shirt propre / t-shirt beau. Alors là, j'ai compris toute l'ampleur de l'affaire. Quand j'ai sorti le sac, il y avait oui oui oui tu le sais ce qui s'en vient Clarence, il y avait des vers blancs!!!! Criss, comment ils ont fait pour se rendre là! Quand je mets le sac, je le replie par-dessus le bord de la poubelle pis je le fixe avec un élastique for fuck's sake, comment les vers blancs se sont-ils rendus à l'extérieur du sac, dans le fond et même sur les bords du contenant de plastique, grouillant dans une direction déterminée par je ne sais pas quoi mais pas par des yeux, par un seul oeil peut-être à la limite mais un oeil qui sert aussi de griffe probablement pis en tout cas, des vers blancs ciboire.

Fait que là ma poubelle va encore passer la journée dans le bain, mais cette fois-ci elle est remplie à ras-bord d'eau de javelle, pas diluée non non mais à concentration maximale pis je suis passée proche de la faire bouillir juste un peu, tsé au cas où ça augmenterait la concentration ou je sais pas.

Je sais que t'as pas demandé ça ce matin Clarence, de te faire raconter des histoires de lixiviat pis de Hertel, mais au risque de tomber dans l'infantilisme, c'est toi qui as commencé tu sauras.

2 comments:

Clarence L'inspecteur said...

OH MY FUCKING GAWD!!! Regarde, j'ai écrit ça dans un roman non-publié quand j'avais vingt ans:

"Et Julie me faisait penser à cette jeune femme, je ne sais pas pourquoi, par libre association, par cette glande dans le cerveau qui s’active pour certaines raisons, comme à l’affût. C’est comme une glande qui est prête, qui sert à ça, à faire penser à des choses, à en rappeler d’autres. Peut-être que c’était la blancheur de Julie, ou ses taches de rousseur, qui apparaissaient avec la chaleur. Il faisait tellement chaud que je me suis mis à transpirer aux aisselles juste à y penser, il faisait tellement chaud que quand on ouvrait la poubelle de la cuisine, de petites choses vraiment minuscules s’envolaient et se mettaient à disparaître tout de suite après. Une fois, Julie et moi on avait essayé de sortir sur le balcon un vieux frigo, ça ne faisait pas si longtemps, et on l’avait laissé mûrir, comme on dit, parce qu’on avait oublié un poulet congelé. Quand on a ouvert la porte, ça puait tellement que ça faisait comme une attaque terroriste au gaz dans le métro, ou je ne sais pas quoi, mais ça m’a démoli les poumons. C’était comme une odeur qui te faisait te dire je comprends pour la première fois ce que c’est l’odorat. Ça te faisait comprendre ça, et j’avais presque le goût d’y retourner, juste pour tester et re-tester encore, un peu comme le réflexe des petits garçons de se sentir les doigts après s’être joué avec le pénis."

Flower Stingwell said...

Euh, tu sauras que les petites filles aussi se sentent les doigts après se les être mis sur la vulve.